Je sens en moi l'âme d'un écrivain, je sais que je n'en suis pas un. Et même si j'aimerais en être un, je m'efforce de faire semblant. Être, dans l'illusion, quelqu'un que je ne suis pas. Jouer avec les mots, jouer avec les apparences et les différentes facettes qui m' habitent. Elles jouiront de ces oeuvres magiciennes, qui, au fond, ne sont que trahison envers les autres. Je ne devrais pas me cacher, c'est l'arme des faibles, l'arme de ceux qui se sont fait désarmer lors de nombreuses batailles, sanglantes ou simplement intérieure. J'étais seul sur ces champs de guerre, je semais des mines de mort comme les cailloux dans les mains d'Ancel, cherchant désespérément sa douce Gretel. Mais je n'ai pas retrouvé mon chemin et j'ai piétiné toutes ces objets de souffrance, qui ont détruit, non pas mon apparence, mais mon âme. S'inventer un génocide intérieur, exterminer chaques sentiments qui puissent amener une délivrance, chaques pensées qui pourrait me faire croire qu'un jour je puisse enfin m'en sortir... J'ai recouvert mes cicatrices d'une couche de ciment, enfermant en moi tout l'humidité qui aurait pu couler sous mes yeux, laissant apparaitre une peau sèche, et cernée. Seul ma peau sera cernée par vos yeux, car l'apparence est la seul chose dont vous croyez avoir fait l'acquisition. Ma cécité me laisse à penser que ce ciment a fait de moi un diamant, tout dans l'extérieur, mais si vide, si transparent. Lorsque je crois que toutes les mines ont explosé, je me met à courir, à danser dans ces champs, je fête la fin, et par mégarde, j'aperçois une lueur rouge clignoté, et les vieux démons me rattrapent... J'ai cessé d'agir ainsi car c'est l'homme que je me suis inventé qui vit comme tel, celle que j'ai choisis à réussit à éveiller l'enfant qui est en moi.
Un enfant n'a jamais peur.