Une fois de plus je me suis demandé qui j'étais. J'ai réfléchis, je me suis posé des questions. J'ai même essayé de me rappeler, de chercher dans cette mémoire qui aimerait tant s'effacer parfois. J'étais assis là, sur le matelas, le dos nu contre une taie d'oreiller en flanelle, mes pensées valsaient, mais la danse s'est tout à coup arrêter. Je me suis levé subitement et après avoir dégagé la plante de la porte de l'armoire, je l'ai ouverte et j'ai sèchement pris une pile. C'était celle du haut, donc forcement les derniers ajouts. Quelques papiers administratifs du genre acte de naissance, convocation aux examens, en gros, de quoi vérifier mon identité nationale. J'ai trié tout ça puis j'ai pris une autre pile. Celle ci était d'autant plus significatif que plusieurs photos sont tombées. Je me suis assis et j'ai repris mon aventure. J'ai feuilleté ces choses, comme si mes doigts ne voulaient pas les toucher. Des écrits, des chansons, des lettres d'amour, des dessins. Beaucoup de dessins. Puis ce cahier.. que j'ai traîné avec moi pendant quelques temps, « mon cahier pense » comme si je déléguais toutes les responsabilités quant au contenu des pages. Des choses si noires mais si vielle à présent. Quasiment cinq ans et j'ai comme une sensation que ces mots n'était pas de moi, mais pourtant, je me rappel les avoir écris. Je n'arrive plus à me situé parmi ces évènements, qui je crois, ont été le commencement de Johan en tant qu'être indépendant. Je me suis empressé de lire tous les écrits que j'ai pu retrouver, comme si je pouvais revoir la façon dont je me suis construit.
« Ma souffrance est tellement forte que la colère m'envahit, l'envie que mes mains se transforment en flingue est grande. Pour qu'avec elle, je puisse me caressé la tempe de la tête, rien que pour libérer les mots. »
Ensuite, je suis passé à une pile particulière, plus ou moins délicate mais qui reflète pas mal ce qu'a été mon identité lors de ces deux dernières années. Des photos, plus d'une vingtaine de billet sncf, des photomatons, des lettres... et d'autres lettres que je n'ai jamais pu envoyé. Des feuilles blanches ou à carreaux avec de gros cœurs et de jolies phrases d'amour écrit de la main gauche, juste parce que ça nous faisait rire de se les montrer par caméra. D'ailleurs , j'aime voir qu'il y a que les miennes, imaginant, peut-être, que les siennes sont encore ailleurs... Il y a aussi des posthites, des enveloppes renseigné du destinataire par « Une blonde »..des tags de pseudo, des papiers de la caf, le guide du beau-frère... Des éléments qui me sont cher, qui compte pour moi. Je l'ai rangé dans cette boite que j'avais décoré au feutre. J'aimerais tellement pouvoir parler de tout ça, mais j'en suis incapable seul. Quoiqu'il en soit, les larmes qui viennent saler ma bouche sont bien les preuves de ce que je suis, et de ce que d'autre me sont.